Vous vous apprêtez à remettre un peu d’ordre dans votre garage ? On pourrait croire qu’il s’agit d’une simple mission de tri, mais en réalité, c’est une épopée digne d’une bataille. Dans ce guide, découvrez comment transformer cette pièce en un espace zen (ou au moins praticable).
Préparation, tri et planification du rangement
Il est tentant de traiter le garage comme la contrée lointaine de la maison : on y envoie nos objets bizarres, encombrants ou un peu honteux. Personne n’a vraiment envie de s’y aventurer, parce qu’on sait très bien qu’on va y retrouver autant de toiles d’araignée que de vieilles décorations de Noël. Pourtant, un plan d’attaque vaut mille fois mieux qu’une énième procrastination « je rangerai demain ».
La toute première étape consiste à définir le temps que vous pouvez réellement y consacrer. Le garage n’est pas du genre à se laisser dompter en trente minutes entre deux visioconférences. Il faut être prêt à y passer des heures, voire une journée entière. Pensez aussi à la météo : si vous décidez de tout sortir, il est préférable de ne pas le faire sous une pluie battante ni dans un froid polaire.
L’idée la plus radicale (mais la plus efficace) : tout vider. Absolument tout. Allez hop, les cartons de décorations, les sacs de terreau, la trottinette à moitié cassée, la poussette datant de 1992… On sort tout, on le dispose dans un coin du jardin ou de l’allée, histoire d’avoir une vision claire de ce que l’on possédait en double, voire en triple exemplaire. Ce grand déballage oblige à un tri sérieux : avant de remettre quoi que ce soit dans le garage, interrogez-vous pour savoir si cet objet mérite vraiment d’y retourner ou s’il serait plus utile au sein d’une association ou dans une boutique de seconde main.
Ensuite, passez au nettoyage en profondeur. Cette étape n’est pas la plus agréable, mais c’est là que vous pouvez dire adieu aux vieux copeaux de bois, aux feuilles mortes qui se cachent derrière un râteau et à ces toiles d’araignée qui donnent l’impression d’avoir tourné un film d’horreur dans le garage pendant l’hiver. Un petit coup de balai (ou de souffleur à feuilles pour les mieux équipés) facilitera énormément la suite. Et si le sol n’est constitué que de poussière incrustée, n’hésitez pas à pulvériser un jet d’eau sur les étagères ou à essuyer tout ce qui traînait.
Une fois ce grand dépoussiérage terminé, place à la planification. Avant de réintégrer vos affaires, réfléchissez aux « zones » : une zone de sport et de loisirs, une zone pour le bricolage, une zone pour tout ce qui touche au jardinage, etc. Gardez les objets utilisés fréquemment à proximité de l’entrée du garage ou à portée de main (disons, les baskets pour le jogging ou le ballon de basket qui sort tous les week-ends). À l’inverse, tout ce qui ne sert qu’une fois par an (sapin artificiel, skis, bouées gonflables) peut être relégué sur des étagères plus hautes ou dans un recoin moins accessible.
Enfin, résistez à l’envie de poser un carton « à donner » dans un coin du garage en vous disant que vous l’apporterez plus tard dans un lieu de collecte. Même si c’est contraignant, emmenez immédiatement les objets à donner ou à recycler : vous éviterez ainsi qu’ils ne refassent leur nid dans un coin…
Exploitation de l’espace vertical et astuces murales
Maintenant qu’on a trié, dépoussiéré et réglé la circulation des flux d’objets, vient la partie la plus amusante : gagner de la place avec les murs. Puisque le garage n’est pas extensible en largeur, on va adopter l’approche gratte-ciel et exploiter la verticalité. Bref, on s’offre la possibilité de caser l’inimaginable… vers le plafond.
Les murs sont de véritables alliés : installez-y des rangements modulables. Des rails fixés au mur avec des crochets interchangeables vous permettent de pendre vos vélos, d’accrocher le râteau ou la pelle, de suspendre la trottinette des enfants, voire d’abriter le gonfleur de matelas pneumatiques pour vos huis-clos estivaux à la piscine. Pour les balais et autres objets allongés comme les pelles à neige, un crochet solide fait toute la différence.
Pour les amateurs de bricolage ou de jardinage, installez un panneau perforé. On y fixe un petit crochet pour le marteau, un autre pour le sécateur, un panier pour les vis, et tout est visible en un coup d’œil.
Ne sous-estimez pas non plus le plafond ! Pourquoi laisser ce bel espace inoccupé ? En installant des supports suspendus, vous pouvez y glisser vos caisses de décorations saisonnières, vos gros parasols, voire un kayak. L’idée est toujours la même : tout ce qui ne sert pas au quotidien monte d’un étage.
Enfin, pour les murs qui présentent des montants apparents ou des surfaces réduites, quelques clous ou vis bien placés suffisent à stocker casques, chapeaux de jardin, rallonges électriques ou le souffleur de feuilles.
Méthodes pour regrouper et classer les outils
Pour une meilleure organisation, un seul mot d’ordre : la catégorisation. Au lieu d’entasser les outils dans un bac, on les regroupe par grands thèmes : plomberie par ici, électricité par là, et pourquoi pas un compartiment spécial « bidouilles diverses » (pour cette poignée de porte cassée qui attend un sauveur depuis 2017).
Ce grand tri peut ressembler à un puzzle logistique, mais la récompense est inestimable : fini le temps perdu à parcourir la maison pour trouver un simple rouleau de ruban adhésif. Pour passer du rêve au concret, équipez-vous de boîtes hermétiques ou de petites mallettes à casiers. L’objectif ? Offrir à chaque vis, chaque cheville et chaque petite pince un nid bien douillet.
Pour les grands classiques (marteaux, pinces, clés en tout genre), rien ne vaut le panneau perforé fixé au mur. Organisez chaque outil selon sa taille, son poids et son degré de dangerosité. Résultat : un mur absolument instagrammable de tournevis sagement alignés. Et pour les amateurs du style roots, un simple système de crochets et de petits seaux accrochés à portée de main peut aussi faire l’affaire, à condition de bien étiqueter.
Systèmes de stockage spécifiques et solutions modulables
On pourrait croire qu’une simple étagère en métal suffit à caser tout l’attirail de bricolage. Mais attention, l’enthousiasme monte vite quand on découvre la palette de solutions modulables pour garage : supports plafonniers, systèmes de rails, armoires robustes… C’est un peu comme si on ouvrait les portes d’un magasin de jouets pour adultes (du moins pour ceux qui aiment tripoter des perceuses et des boîtes à outils).
L’option la plus bluffante, c’est d’aller tutoyer le plafond. Pensons aussi aux racks de rangement en hauteur pour les décorations de Noël, ces guirlandes qui ne pointent leur nez qu’une fois par an.
Côté murs, les systèmes de rails (souvent en métal, à fixer solidement) sont de redoutables alliés : il suffit de clipser ou de glisser le bon accessoire au bon endroit pour accrocher les outils les plus atypiques. Brosses, pelles, râteaux, ou encore le fameux souffleur de feuilles qui ne rentrait nulle part, tout trouve un petit crochet à sa mesure. Et si certains se sentent porteurs d’une âme d’ingénieur, ils peuvent même composer un mur complet façon « glissière », avec l’option de déplacer les crochets et les paniers à volonté.
Enfin, si vous rêvez d’un garage qui ne ressemble pas à un décor de film post-apocalyptique, des armoires ou placards fermés feront l’affaire. Vous rangez l’indicible – la vieille boîte de peinture fuchsia, les sacs étranges de câbles – derrière de jolies portes, et hop ! Instantanément, l’espace semble plus net. À l’ouverture, vous trouverez votre bazar, certes… mais cloisonné, ordonné, et surtout invisible lors de la visite impromptue d’un voisin curieux.
Conclusion
Au fond, le garage est un peu comme une extension de notre cerveau : s’il y règne le chaos, il devient difficile de rester zen au quotidien. En appliquant quelques-unes de ces astuces – vider, trier, tout accrocher au mur et au plafond, utiliser des zones – on se donne enfin une chance d’arrêter de maudire ce carton sur lequel on trébuche depuis deux ans. On n’élimine pas complètement la procrastination (soyons réalistes), mais on lui complique sérieusement la tâche. Quelques heures de travail pour des années de tranquillité – ça vaut clairement le coup de s’y mettre !